création

Out of Context - for Pina

Alain Platel
laGeste

info production

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Dans Out Of Context, le metteur en scène Alain Platel repart à la recherche d’un langage du mouvement lié à l’inconscient, à l’arbitraire, à l’incontrôlé.
La chorégraphie couvre toute la gamme de la dyskinésie et de la dystonie, ou dans le langage humain, des spasmes, des convulsions et des tics : petits mouvements avec la bouche, claquements de dents, tirages de langue, clignements d’œil, froncements de sourcils, grimaces, mouvements avec les doigts comme si quelqu’un jouait du piano de manière virtuelle, petits à-coups avec les membres, le tronc, le bassin ou la tête et mouvements saccadés du ventre et du diaphragme, sans oublier l’allure de l’ivrogne, les chutes et une belle sélection de démarches ridicules.

Les petits tics et les grands mouvements se succèdent à toute vitesse. Avec agitation et nervosité. Alain Platel s’est longtemps battu contre la dénomination de « chorégraphe », mais, d’une façon ou d’une autre, c’est bien ce qu’il est. « Chorée » est en effet un terme médical qualifiant une affection du système nerveux, ayant pour symptômes des mouvements saccadés et une mauvaise coordination.

En fin de compte, Alain Platel retourne à son passé d’orthopédagogue. Il a travaillé avec des enfants handicapés moteurs ou multiples et découvre la beauté et la puissance émotionnelle du difforme.

Pour sa pièce, Alain Platel a fait appel à des virtuoses de la danse. Car il n’est pas tant intéressé par l’inconscient en lui-même que par la tension qui existe entre l’arsenal de mouvements incontrôlés et les éléments classiques d’une chorégraphie, tels que l’exécution synchronisée (en même temps) de mouvements. Dans cet entre-deux, cette zone de tension entre l’inconscient et le superconscient, s’ouvre un espace qui n’intéresse pas uniquement le metteur en scène mais aussi et surtout les danseurs avec qui il travaille depuis pas mal de temps maintenant.

Bien que l’on retrouve une certaine continuité dans le langage du mouvement, le titre Out of Context suscite également l’attente de quelque chose de 'différent'.
Qu’y a-t-il de différent ? Au départ, Out Of Context a été intitulé comme cela parce qu’il ne repose pas sur une musique fixée au préalable, comme c’est le cas pour vsprs, qui se base sur les Vêpres de la Vierge de Claudio Monteverdi, ou pour pitié!, d’après la Passion selon Matthieu de Bach.
La musique de Out Of Context est devenue une épave de quelques siècles, rejetée sur le rivage comme les restes de la civilisation humaine. La voix humaine se retrouve au centre des tentatives de (re)construction et de communication. Le micro en est le prolongement. Par moments, la pièce ne va pas plus loin que quelques murmures, fredonnements et hurlements.  

Dans vsprs, l’extase religieuse trouve son équivalent dans l’extase physique avec pour temps fort la chorégraphie saccadée sur le Magnificat des Vêpres de la Vierge. La souffrance et la possibilité ou non de la partager avec les autres sont au centre de pitié!.
Une question a préoccupé l’équipe de Out Of Context: peut-on utiliser les mouvements inextricablement liés à la « douleur », à la « maladie » et au « manque » pour autre chose ? Un documentaire sur le pianiste Glenn Gould a permis d’emmener l’équipe sur une piste plus joyeuse.

Out Of Context se situe dans un espace mental. Petit à petit, il se transforme en retour en arrière. Un plongeon dans les méandres de l’existence humaine : à la recherche des racines de l’enfance et de la préhistoire. De quelque chose qui se situe entre l’homme et l’animal, une sorte d’harmonie qui dépasse (ou précède, c’est selon) la dualité entre le beau et le laid, le bien et le mal, toi et moi, l’individu et la communauté. A la recherche d’une situation où tout est fluide.
En ce sens, Out Of Context est une sorte de rituel, de rassemblement au cours duquel les gens se lancent à la poursuite d’une essence qu’ils ne trouvent pas. Entre-temps, ils vivent quelque chose qu’ils n’ont pas cherché mais qui en vaut la peine.


Hildegard De Vuyst, Dramaturge (janvier 2010)

crédits

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concept & mise en scène Alain Platel
dansé & créé par Elie Tass, Emile Josse / Quan Bui Ngoc, Hyo Seung Ye, Kaori Ito, Mathieu Desseigne Ravel, Mélanie Lomoff, Romeu Runa, Rosalba Torres Guerrero, Ross McCormack
dramaturgie Hildegard De Vuyst
assistance mise en scène Sara Vanderieck
éclairage Carlo Bourguignon
son & musique électronique Sam Serruys
costumes Dorine Demuynck
regisseur son Bart Uyttersprot
photographie Chris Van der Burght
direction de production et responsable tournée Valerie Desmet
diffusion Helena Elshout / laGeste

production laGeste
coproduction Théâtre de la Ville (Paris), Le Grand Théâtre de Luxembourg, TorinoDanza, Sadler’s Wells (London), Stadsschouwburg Groningenn, Tanzkongress 2009/ Kulturstiftung des Bundes, Kaaitheater (Brussels), Wiener Festwochen
remerciements Farah Saleh, Quan Bui Ngoc, Juliana Neves, Fabrizio Cassol, Isnel Da Silveira, Berlinde De Bruyckere, Toneelgroep Ceremonia
avec l'appui des autorités flamandes, de la ville de Gand

calendrier (12)

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pratique

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durée 1h25 sans entracte
pas de langage

en tournée Si vous souhaitez programmer ce spectacle, contactez helena@lageste.be

photos

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© Chris Van der Burght

dans la presse

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"Un simple rythme de basse rend les danseurs endiablés.
Avec une possession hilarante, ils donnent le meilleur d'eux-mêmes."

"Deux micros et neuf couvertures rouges. Voilà tout ce qu’il faut à Alain Platel et à ses neuf danseurs pour nous faire vibrer."

"En raison de cette sobriété, les émotions s'intensifient ; rien ne détourne l'attention de cette nostalgie collective de l'amour perdu".

"En un potlatch radical et dévastateur, Alain Platel rend le plus impur et le plus beau des hommages à la chorégraphe Pina Bauch."

bio

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