Gardenia, 10 ans après

25 juin 2010 – ouverture du rideau à NTGent théâtre de la ville de Gand et la première de Gardenia commence. Inspirée par le film inquisiteur Yo soy así (de Sonia Herman Dolz), dans lequel la fermeture d’un cabaret pour travestis à Barcelone constitue le point de départ d’une plongée au cœur des vies privées d’un mémorable groupe de vieux artistes, les metteurs en scène Frank Van Laecke et Alain Platel et le compositeur Steven Prengels signent pour un projet que l'on peut qualifier à tous points de vue d'unique. 

Gardenia sonde l'existence houleuse de neuf personnes remarquables. Gardenia n'est pas une oeuvre de fiction. Gardenia est un témoignage exceptionnel, un récit des plus intimes sur l’espoir et des illusions chéries ou perdues. Sept personnages plus âgés qui arpentent apparemment sans peine la zone trouble entre la masculinité et la féminité. En contraste et en harmonie avec un « jeune gars » et une « vraie femme ». Chacun avec une quête. Chacune avec son histoire captivante.

Le monde entier s’est ouvert à l’œuvre et pendant deux ans, Gardenia a donné plus de 200 représentations, passant notamment par Avignon, Paris, Vienne, Berlin, Londres, Amsterdam, Belgrade, Barcelone, Lisbonne, Oslo, Québec, Montréal, Adelaïde, Taipei, sans oublier une tournée en Russie. En 2012, Gardenia fut nominé pour le prestigieux Olivier Award britannique. Par la suite, la vie des artistes fut admirablement dépeinte dans le documentaire Before the last curtain falls, qui, à son tour, a été récompensé dans des festivals internationaux de cinéma. 

Dix ans plus tard, les artistes se retrouvent. Andrea nous a quittés pour de bon. Et avec elle, Tina Turner s’est éteinte. Étant huit, ils continuent. Huit individus, tellement singuliers que l'on a envie de les connaître. Que l'on veut les prendre dans ses bras. 
Ce qui les lie, ce sont les profondes égratignures marquant leur âme.
Ce qui les pousse, c'est l'inimaginable volonté de survivre.
Dans l'espoir que cela réussira. Par la transformation. Ou pas.
Tout en sachant que le prix à payer est incroyablement élevé. Même aujourd'hui.
Prêts à s’emparer de la scène.
Pour émouvoir et étonner.
Pour rire et ne souffler mot.
Pour briller, une fois encore, somewhere over the rainbow.