Elles disent

Nach s’est fait connaître comme danseuse de krump, un style de danse urbaine née à Los Angeles des frustrations de la jeunesse noire au début des années 1990. Par la suite, cette forme de danse théâtrale dure, soutenue par un cercle de personnes partageant les mêmes idées, s'est répandue dans le monde entier. C’est en voyant le film emblématique Rize que Nach, alors âgée d’une vingtaine d'années, adopte cette danse.

Derrière Nach se trouve Anne-Marie Van, qui a lentement - comme il sied à une artiste autodidacte - ouvert son langage gestuel à la recherche de toujours plus d'intériorisation et de féminité. Un premier solo, Nigra sum, pulchra es, a été écrit pour elle par Heddy Maalem. Par la suite, elle s'est épanouie comme autrice et danseuse de ses propres solos, se nourrissant de rencontres et d'influences multiculturelles, dont elle s'est servie pour façonner son œuvre. Aujourd'hui, elle passe à l'étape suivante et écrit pour et avec d'autres corps féminins. Dans Elles disent, sa première pièce de groupe, trois autres interprètes la rejoignent sur scène.

Elles disent est le témoin d'une puissante alliance entre quatre interprètes féminines qui lient leur force intérieure à celle du groupe. Les danseuses aux parcours de vie diversifiés adoptent le corps comme un champ de bataille de résistance, qui est le lieu de partage des émotions et des histoires. Leurs corps sont le point de départ, ainsi que les codes culturels du krump. À partir de là, elles développent une danse intuitive et inéluctable à travers laquelle chacune d'entre elles se transcende et se rassemble au féminin pluriel.