actualités

Quelle PARADE!

Le dimanche 18 décembre, la pièce Parade d'Andrew Graham est jouée à l'Opéra de Gand. L'ambition des partenaires était de rendre la diversité et l’inclusion dans l'auditorium au moins aussi grande que sur scène. Mais entre le rêve et l'acte se trouvent des lois et des objections pratiques. Nous avons estimé qu'il était nécessaire de les partager avec le conseil municipal également.


.  .  .  .  .  .  .  .


Quelle PARADE !

Dans le cadre du Festival de l'Égalité, l'Opera Ballet Vlaanderen, VIERNULVIER et laGeste ont uni leurs forces pour présenter Parade d'Andrew Graham à Gand, un ballet réaliste mettant en scène 18 interprètes en situation de handicaps visibles et invisibles. La représentation, prévue pour le dimanche 18 décembre, a révélé au moment de sa réalisation un certain nombre d'obstacles et d'erreurs systémiques qui donnent matière à réflexion.

En premier lieu, l’œuvre, partie essentielle de ce festival, devait se produire en toute logique au Vooruit. Toutefois, jusqu'à aujourd'hui, cette scène n'est pas accessible aux artistes en fauteuil roulant. La décision fut prise, grâce à un beau geste d’OBV. En s’y rendant, Andrew Graham a constaté que si la scène est accessible à un nombre limité de personnes en fauteuil roulant, l'auditorium ne peut en accueillir que quatre au maximum. Pour le metteur en scène, il s’agissait d’un réel problème, puisque son spectacle, par sa volonté de diversité et d’inclusion, aspire à passer outre les contraintes logistiques.

Andrew Graham et le directeur de la production technique de l'Opera ont donc réfléchi à une meilleure accessibilité. Les personnes en fauteuil roulant passeront par l'entrée des artistes et de la scène jusqu'à la fosse d'orchestre, qui s'abaisse alors et crée des lignes de vue adéquates pour tous les spectateurs. Malheureusement, l’idée fut rejetée par les pompiers il y a quinze jours : en cas de panne d'électricité, le soulèvement manuel de la fosse d'orchestre prendrait trop de temps pour l'évacuation. Il s'en est suivi une série de solutions de moins en moins évidentes, pour aboutir à la conclusion suivante : en plus des quatre fauteuils roulants dans l'auditorium et des trois artistes en fauteuil sur la scène, quatre autres personnes à mobilité réduite avec accompagnateurs pourront regarder le spectacle depuis la scène. Elles sont alors à l'image de la représentation et, par nécessité, s’intègrent au décor.

N'y a-t-il vraiment pas d'autre moyen ? Devons-nous considérer cela comme normal en 2022 ? Malgré la bonne volonté de chacune et de chacun, nous faisons face à un choix loin d’être serein. Les pompiers désapprouvent la solution de la fosse d'orchestre, mais ils ne proposent aucune alternative. Des bénévoles formés ou des membres de la protection civile ne peuvent-ils pas veiller à ce que l'évacuation de la fosse d'orchestre se fasse plus rapidement et en toute sécurité ? Les pompiers peuvent-ils avoir une présence différente dans le bâtiment afin que les spectateurs puissent refléter les artistes sur scène ? Comment traiter cette question d'accessibilité lors des futures rénovations des espaces de travail et des théâtres ? Comment allons-nous rendre les arts vivants plus inclusifs, à tous les niveaux ? Hausser les épaules n'est plus une option.

laGeste|VIERNULVIER | CURIEUS

publié le: 16.01.23